Monseigneur,
Alors
que notre dernier entretien, au mois de décembre, avait été cordial et
ne laissait pas présager l'extrémité où vous vous rendez, vous m'envoyez
cette lettre, au ton très personnel, me signifiant que vous me
considériez comme exclu, après vingt ans de service. C'est ce ton, ce
sont les silences de cette lettre, les jugements hâtifs et malveillants
qu'elle contient, qui m'ont décidé à publier une réponse. Je n'attaquerai
jamais la Fraternité Saint Pie X, qui est et qui reste ma matrice
spirituelle. Mais je crois de mon devoir de répondre à cette attaque
personnelle, venant d'un supérieur en titre.
C’est
un silence qui me frappe tout d’abord dans votre lettre, vous ne parlez
pas de l'affaire de Bordeaux. Or le principal reproche que vous m'avez
fait, oralement, les deux dernières fois que nous nous sommes vus, c'est
de vous avoir indiqué, par écrit et publiquement, que votre devoir
était d'organiser une structure rendant recevable l'appel juridique de M.
l'abbé Laguérie. La mise au point que vous vous donnez l’air de faire
dans le présent courrier souffre beaucoup de ce silence soudain de votre
part, sur un sujet aussi brûlant. On se demande d’emblée si les griefs
que vous énumérez sont bien ceux que vous nourrissez contre moi, alors
que vous ne soufflez pas mot du premier d’entre eux, occasion de toute l’affaire
et sujet quasi exclusif des deux entretiens que vous m’avez accordés
depuis le mois d’août…
Au
lieu de revenir sur cette question essentielle du droit d’appel dans la
Fraternité, vous m'accusez d'avoir participé à un Congrès (qui fut un
magnifique et paisible rassemblement catholique) contre la laïcité, le 6
février dernier à Paris. Les 1600 personnes qui y ont assisté
apprécieront, alors que chacun a pu constater une véritable continuité
entre le discours anti laïque des orateurs et le combat théologique de
Mgr Lefebvre. Plus précisément encore, vous me reprochez un entretien
que j’ai donné au journal Minute, dont vous dites vous-même
qu'il a directement motivé mon non-renouvellement. Dans cet article, je
défendais la doctrine traditionnelle de l'Eglise sur la liberté
religieuse, en montrant qu'il ne s'agit pas d'un problème poussiéreux et
réservé à des spécialistes, mais d'une question cruciale pour l'avenir
d'une société pluriculturelle comme la société française d'aujourd'hui.
En réalisant cet entretien, là encore, j'avais conscience de poursuivre
le combat de Mgr Lefebvre, ce combat dont on ne nous parle presque plus,
contre Vatican II et pour la Royauté sociale du Christ. Il est piquant de
voir que c'est cet article qui aujourd'hui motive directement mon
exclusion de la Fraternité Saint Pie X, au seul prétexte que j’y
annonce ma participation au Congrès !
Ce
Congrès avait été soutenu dès le début par Mgr Williamson, qui,
sollicité par vous, n’a jamais voulu retirer ses encouragements aux
organisateurs, je suis bien placé pour le savoir ! Que vous le vouliez ou
non, ce Congrès était un Congrès-maison ! Beaucoup de fidèles s’y
sont rendus, comme moi, pour répondre à l’appel vibrant de votre
confrère dans l’épiscopat. Ma participation n’était donc pas une
désobéissance, au contraire : elle ne pouvait que renforcer la
Fraternité Saint Pie X dont vous êtes le modérateur au moins pour
quelques mois encore. C’est mon dédit précipité et contraint qui
aurait causé un vrai scandale, en révélant publiquement un dissentiment
non résolu entre deux évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Dois-je vous
rappeler qu’en 1999, vous aviez eu la même désinvolture envers les
personnes et leur engagement, en tentant d’interdire, dix jours avant qu’il
ait lieu, un Congrès de l’association 496, réuni sur le thème : Une
vraie repentance, Vatican II et ses excès ? Nous avions obtenu toutes
les autorisations du supérieur de district, mais vous aviez essayé –
intervenant depuis Menzingen sans aucune connaissance du terrain – de
casser l’entreprise, sans vous demander une seconde ce qu’aurait
représenté le scandale d’une annulation hâtive comme celle que vous
préconisiez. J’ai eu l’impression cette année de revivre la même
situation…
Vous
insistez lourdement sur l’entretien que j’ai donné au journal Minute,
qui « vous a décidé - dites-vous - à ne pas poursuivre la discussion
», alors même que vous ne me reprochez aucune erreur doctrinale dans ce
texte de trois pleines pages. Tout le monde sentira bien l’insuffisance
de ce motif que vous agitez. Pour donner à votre décision un semblant de
crédibilité, vous en êtes réduit à tenter de me diaboliser, en
attentant à mon honneur sacerdotal. Il me semble vraiment que c’est l’occasion
de citer le proverbe : « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il
a la rage ». Vous écrivez par exemple sans plus de précisions que
cela, comme pour motiver le non-renouvellement de mes engagements : « Je
ne connais pas de supérieur qui n’ait dû vous rappeler à l’ordre »,et
vous me reprochez aujourd’hui « une série impressionnante de
manquements à nos statuts » et « une vie de désobéissance
». Cette description que vous donnez de mon ministère, sans me
connaître de près, et sans jamais m’avoir parlé vous-même de ce que
vous me reprochez, je serais bien surpris que l’un de mes supérieurs
directs depuis quinze ans lui donne quelque consistance que ce soit.
Chacun reconnaît que je n’ai jamais refusé une mission, que je n’ai
jamais cherché un poste et que, dans la chaîne de commande, je n’ai
jamais été un poids. Vous me reprochez aussi de « rester dans mon
appartement », comme vous l’écrivez élégamment. Vicaire à
Saint-Nicolas, j’étais amené à recevoir beaucoup de fidèles ;
professeur à l’Institut universitaire Saint Pie X et à l’Ecole
Saint-Bernard, j’ai donné chaque année une bonne dizaine d’heures de
cours par semaine ; j’ai créé de toutes pièces un centre de messes à
Tournan-en-Brie ; par ailleurs j’ai toujours cherché à défendre et à
illustrer les positions ecclésiales de la Fraternité Saint Pie X, dans
diverses organisations – congrès, conférences, symposiums – toujours
louées par mes supérieurs. J’ai créé deux revues, qui sont
indépendantes financièrement. Cela fait beaucoup d’activité, pour
quelqu’un à qui l’on reproche de rester dans son appartement ! Je
note que, de tout cela, je n’ai pas un remerciement de votre part
aujourd’hui…
Mais,
direz-vous sans doute, c’est que vous refusiez de loger au prieuré.
Monseigneur, est-ce que vous m’avez posé la question ? Est-ce que vous
vous êtes enquis personnellement des choses avant de poser votre jugement
? L’abbé de Cacqueray pourra vous dire qu’ayant un bras cassé, je
lui avais fait la demande de n’avoir à me transporter, moi et ma
bibliothèque, dans la toute petite chambre que j’occupais au Prieuré
qu’à partir du 10 janvier. Cette demande avait été acceptée. J’étais
donc dans une situation parfaitement légale. Las… Le 12 janvier, vous
faisiez déjà mon procès, devant tous les prieurs du district,
convoqués pour la circonstance, et vous riiez de moi en lisant un
document me concernant. Il s’agissait d’une vieille lettre de M. l’abbé
Laguérie, qui, à vous entendre, devenait une pièce à conviction
majeure dans le procès public que vous étiez en train de m’intenter.
Ce rire si charitable et si responsable m’a fait comprendre qu’en tout
état de cause votre décision était prise. J’en ai tiré les
conséquences. Vous seriez mal venu de me le reprocher… Quant à la vie
de communauté, je puis témoigner, sans citer aucun nom, que si vous
utilisez pour tous les confrères parisiens les mêmes critères que pour
moi, il ne restera plus beaucoup de membres de la Fraternité dans la
capitale.
Mais
le vrai problème n’est pas là. Dès le 8 décembre, sans jamais
évoquer ce que vous alléguez aujourd’hui dans votre lettre, vous m'aviez
déjà donné trois mois, comme on donnerait quinze jours à sa concierge
pour vider le plancher. Ce faux-vrai renouvellement de mes engagements
dans la Fraternité n'était pas probatoire. Il était vexatoire et aussi
préparatoire... à cette exclusion de fait, que vous aviez d’ailleurs
programmée et annoncée à plusieurs dizaines de confrères dès le 25
août 2004, et que l’on retrouvait, mentionnée dans les colonnes du Figaro
le 27 août. Et s’il faut remonter plus haut, lorsque début juillet,
vous me reprochiez « des menées subversives au séminaire »,
sans l’ombre d’un fait à l’appui de votre accusation, n’est-ce
pas que vous aviez déjà mis en route contre moi la machine infernale de
l’arbitraire et de l’exclusion, qui, depuis le début de cette crise,
vous tient lieu de gouvernement ?
Indice
parmi d’autres de votre dessein mûrement pesé : l'adverbe “intégralement”,
que vous utilisez dans le libellé des conditions que vous m'aviez
imposées début décembre. Il me faudra, disiez-vous, appliquer « intégralement
» les statuts. Mais, Monseigneur, vous savez bien qu'aucun prêtre en
ministère n'applique intégralement les statuts. Comment aurais-je pu les
respecter “intégralement” ? Un exemple ? Les statuts prévoient
quatre temps de prière commune par jour. A Saint-Nicolas du Chardonnet,
la communauté à laquelle je suis rattaché, ces quatre temps n’ont
jamais existé. L’une des seules règles disciplinaires que comportent
nos constitutions se trouve donc bafouée. Et par conséquent, la
condition posée et à laquelle on insistait que je souscrive, était
impossible. Je me suis permis de la formuler autrement dans la lettre que
vous m'aviez demandé de signer. J'ai écrit que je m'engageais à « vivre
intégralement dans la lumière des statuts », ce que, bon an mal an,
tous les prêtres tâchent de faire, ce que j'ai toujours tâché de
faire, n'étant pas, quoi que vous ayez écrit, du genre prêtre à
mi-temps.
Cette
condition, telle que vous la formuliez, parce qu'elle n'était pas
réalisable, recelait donc une forme de chantage : « Soyez sage, sinon
je dirai que vous n'avez pas été “intégralement” fidèle aux
statuts ». Ce chantage est un moyen de gouvernement comme un autre,
quand on manque d'autorité... Mais il faut bien reconnaître qu'il ne
produit rien de bon.
Et
il apparaît comme particulièrement odieux, lorsque le Supérieur, dans
son gouvernement, n'applique ni le droit général de l'Eglise (voir Pacte
n° 87, resté à ce jour sans réponse) ni le droit particulier de la
Fraternité, consigné dans ces mêmes statuts justement. Vous m'aviez
autorisé à renouveler mes engagements pour trois mois, en vertu de ce
que vous jugiez des circonstances, c'est-à-dire selon votre convenance
personnelle. Cette mesure, discriminatoire, était contraire à ces
statuts alors même que vous me demandiez de les observer «
intégralement » : leur lettre (sans même parler de leur esprit)
prévoit en effet que les engagements des membres de la Fraternité sont d’une
durée d’un an, trois ans ou perpétuels. Votre décision à mon
encontre symbolise bien, à elle seule, votre tendance récurrente à
gouverner au-dessus des lois générales de l'Eglise et en Maître absolu
des statuts de notre Institut, que vous interprétez à votre guise et que
vous appliquez à votre convenance.
Lorsqu’on
vous parle du texte des statuts, lorsqu’on vous fait remarquer que le
supérieur d’un institut de vie commune sans vœux est là avant tout
pour que ces statuts soient respectés, et pas pour les violer par ses
décisions, vous répondez, superbe : « Coutume vaut loi ».
Monseigneur, lorsque les juristes disent que « coutume vaut loi »,
ils parlent de la coutume immémoriale et pas de quelques dérapages, dont
vous précisez curieusement par ailleurs qu’ils ont lieu dans l’hémisphère
sud. Ces dérapages ne vous confèrent aucun droit !
Ce
qui apparaît clairement dans vos manières d'agir, c'est votre mépris de
la fraternité sacerdotale – que Mgr Lefebvre avait fondée non
seulement comme une institution ecclésiastique mais comme une réalité
morale et spirituelle. Craignez quant à vous d'entendre un jour ce que le
Seigneur dit à Caïn : « La voix du sang de vos frères dans le
sacerdoce crie de la terre jusqu'à moi ».
Combien
de prêtres aujourd'hui quittent en silence cette arche que représentait
la FSSPX parce qu'ils se sont sentis méprisés et rejetés. Un mot aurait
suffi à les retenir et c'est un ordre qu'ils entendent aboyer à leur
encontre. Ils sont nombreux les anonymes, je voudrais être un peu leur
voix. Je ne parlerai pas ici du sort que vous avez fait subir en décembre
2001 au Curé Epiney, qui fut le premier et fidèle soutien du Séminaire
providentiellement installé sur sa paroisse, et qui fut aussi le prêtre
qui vous avait fait le catéchisme lorsque vous étiez enfant. Vous l’avez
frappé d'interdit, en culpabilisant de “péché mortel” les fidèles
qui allaient à sa messe. Motif de votre sévérité ? Ce pasteur
vénérable avait osé avoir un autre avis que le vôtre sur le bien
spirituel d'un jeune prêtre, désorienté par les sept mutations en six
ans que vos services lui avaient fait subir. Je ne parlerai pas non plus
des prêtres allemands qui nous ont quittés, ni du simulacre de procès
que vous avez organisé pour l'un d'entre eux à Menzingen, ce “procès”
où vous étiez vous-même le grand juge et où votre staff unanime,
recruté pour la circonstance ubuesque, fit chorus dans l'accusation. Je
ne parlerai ni du Chili, ni de l'Argentine, ni des Etats-Unis ni de l'Inde
où les dégâts de votre gouvernance ont été récurrents. Il faudra en
parler un jour.
Je
me limiterai, pour lors, aux prêtres français, et parmi eux, aux trois
plus connus, que vous avez successivement évincés.
En
M. l'abbé Aulagnier, c'est un père de la Fraternité Saint-Pie X que
vous avez frappé. Avec son dynamisme légendaire, en dix-huit ans, il
avait donné au district de France (le plus beau et le plus important de
nos districts) la physionomie qu'il garde encore aujourd'hui. Il avait
organisé des manifestations prestigieuses : le jubilé de Mgr Lefebvre et
l'Anti-89. Face à un homme comme celui-là, c'est la piété et la
gratitude qui devraient être de mise. Que de réalisations il pourrait
faire encore ! Il a été simplement destitué, on l’a condamné à
apprendre l'anglais alors qu'il avait passé 50 ans. Dans les années
suivantes, vous l'avez harcelé, poussé à la démission, muté au Canada.
Et puis vous l'avez viré. Pour un mot de travers. Comme si des futurs
abbés Aulagnier, cela se trouvait tous les quatre matins, frappant à la
porte de nos séminaires. Même si l’on ne partage pas son opinion sur l’urgence
d’accords purement juridiques avec Rome, en tant que deuxième assistant
l’abbé Aulagnier n’était-il pas fondé à donner son avis, fût-il
différent du vôtre, comme il est différent du mien ?
Quant
à M. l'abbé Héry, lui, il a été renvoyé avant de comprendre ce qui
lui arrivait, parce que, soutenant fraternellement son prieur, M. l’abbé
Laguérie, dont il était l’avocat, il a lu un texte à propos duquel
vos services ont commis une suite de contresens. Devant le cas de ce
prêtre, on a envie de crier : « Mais si vous voulez gouverner,
apprenez donc à lire et à comprendre ce que vous lisez ». En
réalité, sans doute aviez-vous parfaitement compris que l'interprétation
que vous donniez au texte de l'abbé Héry n'était pas juste. Vous l'avez
donnée pour mieux tuer. Simplement. Et vous avez décrété l'exclusion,
en violation des règles les plus élémentaires de droit, sans chercher
à comprendre. Sans essayer de rencontrer ce prêtre, qui était tout,
sauf un rebelle, vous auriez dû le savoir, vous le saviez sans doute.
Mais vous reveniez de trois semaines de vacances à Sierre, et vous n'aviez
manifestement pas de temps à perdre pour un prêtre ! Vous l'avez donc
fait exclure par le Supérieur de district.
M.
l'abbé Laguérie est un symbole, le prêtre que les gens connaissent,
bien au-delà de nos chapelles. Il est, en France, le symbole d'une parole
libre et vraiment catholique. A l'heure où tous les évêques se taisent,
cette force est inappréciable. Au sein de la Fraternité, M. l'abbé
Laguérie, bâtisseur, a été aussi le symbole de l'esprit d'entreprise
et de cette efficacité surnaturelle que Notre Seigneur a tant prisée sur
la terre : « C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ».
Vous n'avez pas écouté la leçon de l'Evangile et vous avez traité le
valeureux curé de Saint-Eloi à Bordeaux et de Sainte-Colombe à Saintes
comme un jeune prêtre désobéissant. Loin de désobéir, il avait osé
s'inquiéter de la gestion de nos séminaires. Mais lui, l'ancien, il
n'avait pas le droit de manifester à des confrères, sous pli
confidentiel, son inquiétude. Pourquoi ? C'est M. l'abbé Celier qui l'avouait
ingénument au cours de la Conférence de presse qui eut lieu à Paris au
début du mois de septembre : « On n'a pas le droit, en tant que
prêtre de la Fraternité, de ne pas être d'accord avec le Supérieur
général ». Parce que l'abbé Laguérie n'était pas d'accord sur
votre gestion des séminaires, vous avez tenté de l'envoyer au Mexique,
comme vous aviez envoyé l'abbé Aulagnier au Canada... Et puis vous
l'avez exclu, lui aussi. Sans recours. Sans appel. En violation du droit.
Monseigneur,
j’ai envisagé ici les événements récents qui ont secoué notre
Fraternité sous leur seul aspect disciplinaire. Il faudrait un autre
courrier pour en venir au plus important et noter les déviations
doctrinales qu’occasionnent les erreurs de gouvernement de ces derniers
temps. L’un de vos porte-plume accrédités a déclaré récemment que
nos statuts étaient équivalents à une règle religieuse, alors que ces
mêmes statuts affirment clairement que la Fraternité saint Pie X est
essentiellement cléricale (IV, 3). Il ajoutait que la Fraternité
possède « une juridiction ordinaire » venant directement du pape,
« même à son corps défendant », ce qui est contraire à tout
ce qu’affirmait Mgr Lefebvre de notre légitimité suppléante et
contraire aux travaux des abbés Pivert et Anglès, parus à l’occasion
des sacres. Poursuivre dans cette voie, revendiquer pour la Fraternité
une juridiction qui serait ordinaire, quoique indépendante du pape, et
cela, au fond, à seule fin de justifier des décisions injustifiables et
de préserver une sorte de monopole de droit de la Fraternité Saint-Pie X
sur la Tradition de l’Eglise, c’est s’engager infailliblement sur
une pente schismatique et détruire l’œuvre de restauration catholique
dont vous assumez devant Dieu la responsabilité.
En
tant que membre de la Fraternité, dans laquelle j'ai fait le 8 décembre
dernier des engagements, qui, indépendamment de toute contrainte et
conformément aux Statuts, valent au moins pour un an, je vous le demande
: cessez donc d’accumuler les décombres ! Vous êtes en train de trahir
l’œuvre de Mgr Lefebvre, en réduisant de facto la FSSPX à ses
infrastructures matérielles, vous abandonnez le combat sacré pour l’avenir
de l’Eglise en nous engluant tous dans des luttes intestines sans
signification. Il faut d’urgence changer de cap,
pour que vive la Fraternité Saint-Pie X
Abbé
Guillaume de Tanoüarn
Ce 29 mars 2005
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