Fraternité
Sacerdotale Saint Pie X
Schloss Schwandegg
CH 6313 Menzingen
Menzingen,
le 3 mars 2005
Cher
Monsieur l'abbé,
Vos
différents messages et lettres me sont bien parvenus. Vous m'y demandez
de revenir sur la décision de vous permettre de faire un engagement de
seulement trois mois en déclarant de plus qu'un tel engagement serait
invalide. Vous exprimez aussi votre étonnement devant une soi-disant
hostilité de ma part depuis le début de l'été.
Permettez-moi
à mon tour de vous exprimer mon étonnement. Il me semble qu’il ne vous
convient pas du tout de prendre ce ton en ce moment. Lorsque vous envoyez
ce message, vous savez que vous allez poser l'acte de non-retour par une
désobéissance éclatante.
Vous
en connaissez parfaitement l'enjeu. Vous savez que cette ultime
provocation va vous coûter votre appartenance à la Fraternité. Je parle
bien sûr de votre participation à la journée du 6 février en
opposition à l'ordre formel de votre supérieur.
Ce
dernier acte termine une série impressionnante de manquements à nos
statuts. Vous n'avez pas respecté les injonctions multipliées de votre
Supérieur de District concernant la vie commune. Et cela n'est pas
nouveau. Je ne connais pas de supérieur qui n'ait dû vous rappeler à l'ordre.
Vous
en faites constamment à votre guise. Un tel mépris nous oblige à
conclure : Vous avez prouvé à satiété que la plus simple soumission
aux règles communes de notre Société ne compte absolument pas pour
vous. Ne voulant pas prolonger davantage cette vie de désobéissance,
nous renonçons à faire encore d'autres monitions et vous invitons dès
maintenant à prendre votre liberté, à rester dans votre appartement, ce
que de toute façon vous faites de manière habituelle.
Vous
ne serez pas autorisé à renouveler votre engagement le 8 mars prochain
(2005).
Pourquoi
chercher des arguments contre la validité de l'acte par lequel vous vous
êtes engagé pour trois mois, alors que de toute façon vous vous
comportez comme si c'était lettre morte. A quoi bon réclamer une durée
plus longue ? En ce qui concerne la validité de l’engagement, je vous
répète que ces engagements plus courts existent communément dans notre
Fraternité, en particulier dans l’hémisphère sud, même si cela n'est
pas inscrit dans les statuts.
Coutume
vaut loi. D'autre part cette mesure certes exceptionnelle se voulait un
geste bienveillant, au milieu d'une grande méfiance engendrée par votre
comportement. Elle voulait vous donner encore une chance, chance que vous
avez galvaudée malheureusement.
L'interview
de Minute où vous expliquez pourquoi vous participerez à la journée du
6 février alors que vous avez dans les mains une lettre de M. l'abbé de
Cacqueray qui vous ordonne le contraire m’a décidé à ne pas
poursuivre davantage une discussion qui s’avérait inutile.
Prenez
donc vos dispositions pour la suite. Voyez avec Suresnes pour le
règlement des questions d'assurance et autres questions matérielles.
Bien
tristement, je vous assure de mes prières auprès des Cœurs de Jésus et
de Marie.
+
Bernard Fellay
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