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Crise des vocations et célibat

Abbé Bruno Schaeffer

Pacte n°86 - mai 2004

[Note du webmaster: Ce texte complète l'article: Vu d’en bas - Abbé Bruno Schaeffer]

Si elle n’est pas inexistante, la relève du clergé est inquiétante. Joseph Guilbard a vu de jeunes confrères se prenant pour le « prêtre de toujours ». Le croiriez-vous ? Jusque dans leur tenue et leur habillement, des obsédés des rites, des gestes et des formules. Ce que lui « prêtre du concile » avait vu disparaître « sans regret ». Il s’avoue dubitatif devant « tant d’ardeur à revenir à des pratiques du passé censées être porteuses des fécondités à venir ». Il voit poindre « beaucoup de déception et d’amertume ». Voir « tous ses copains prêtres qui quittent le sacerdoce pour se marier », l’accélération des départs et des réductions à l’état laïque dont il témoigne ne lui suffit pas. Gérard Naslin, fanatique d’action catholique raconte : « Pendant les trois années où j’ai été aumônier national d’ACE, j’ai vu treize aumôniers départementaux quitter le ministère ». Michel Patureau n’est pas en reste. Au lendemain de Vatican II, il était « en relation avec douze prêtres abandonnant le ministère pour se marier ». Il ajoute : « J’ai même béni le mariage de l’un d’entre eux » mandaté pour cela par l’évêque. « Ici et là, des prêtres s’en vont de plus en plus nombreux » soupire Gérard Naslin au point d’inquiéter les évêques « d’autant plus que ces défections touchent souvent les prêtres les plus jeunes et les plus entreprenants de leur diocèse ». Quand Paul Winninger est entré au séminaire en Alsace « nous étions trop nombreux à vouloir devenir prêtre ». Mais après plus de soixante ans de ministère, il se dit : « le jour où je quitterai ce presbytère, aucun prêtre ne viendra m’y remplacer ». Il milite depuis 1962 contre le célibat sacerdotal, vestige « d’un système ecclésial ». Il est révolté de voir l’Eglise priver les fidèles des « prêtres nécessaires à la célébration de l’Eucharistie ». Il demande de « prier pour que l’autorité de l’Eglise se convertisse » au mariage des prêtres. Il remet à plus tard le sacerdoce des femmes, mais selon lui « la plupart des théologiens estiment néanmoins qu’il n’y aurait pas d’objection théologique à l’ordination des femmes ». Le curé de Sainte-Thérèse à Nantes juge opportun d’ordonner des hommes mariés et des femmes sinon « des communautés chrétiennes seront bientôt sans prêtres. » A part Paul Winninger écrivant « le célibat m’a été imposé », ses confrères ne regrettent pas leur consentement du sous-diaconat. Mais tous pensent comme Joseph Guilbard : « Si l’Eglise romaine revenait sur ce lien entre sacerdoce et célibat… je dirais “tant mieux” ! »