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Abbé G. de Tanoüarn

Pacte n°93 - mai 2005

Le cardinal Ratzinger et les droits de l’homme

Mais, dira-t-on, le cardinal Ratzinger n’a jamais renoncé aux droits de l’homme... Certes, et le dernier livre du cardinal, à paraître très bientôt en langue française, ne nous détrompera pas sur ce point. Les bonnes feuilles que le Courrier international vient de nous en proposer marquent bien cet aspect de l’enseignement du théologien Ratzinger : il rappelle, dans ce livre qui s’appellera sans doute Des valeurs pour l’Europe qu’au commencement de tout se trouve la dignité humaine : “ La première chose essentielle, c’est le caractère inconditionnel de la dignité humaine et des droits de l’homme dans les législations nationales. ” L’homme exact et rigoureux qu’il a toujours été ne cherche pas à jouer sur les mots, en employant sans explications, un langage antichrétien. Il ajoute donc immédiatement : “ Cette dignité de l’homme, prééminente et antérieure à toute action et décision politique, renvoie en dernière instance au Créateur : lui seul peut établir les droits essentiels et constitutifs de l’homme auxquels nul ne saurait toucher. ” Et comme si cela ne suffisait pas à lever les équivoques, il conclut: “ C’est ici un héritage essentiellement chrétien qui est codifié. ”

On peut comprendre cette ultime formule de deux manières : soit le cardinal avance l’idée que les droits de l’homme sont essentiellement chrétiens, soit il explique que c’est en tant qu’ils sont essentiellement chrétiens qu’il faut les reconnaître de manière inconditionnelle. Soit, donc, il déclare, comme Jean Paul II dans son dernier livre, que l’héritage des Lumières est identique à l’héritage chrétien (ce qui serait pousser trop loin le bouchon et donc manquer la manœuvre) ; soit il affirme qu’il faut corriger les Lumières et redresser les droits de l’homme pour revenir à leur vérité, située en deçà du siècle des Lumières et de toutes ses ambiguïtés. Mais mieux vaut attendre la traduction française de son livre pour se prononcer sur ce dilemme.

Pour lors, on peut retenir néanmoins, quelle que soit l’issue de ce dilemme, que le cardinal Ratzinger, en tant que théologien, ne reçoit la thématique des droits de l’homme que dans sa version objective, dans la mesure où cette thématique constitue une manière d’exprimer la loi naturelle du respect de toute vie humaine en tant qu’humaine. Il ne s’agit pas pour lui de diviniser la liberté du sujet humain, en considérant comme respectable toute aspiration, tout souhait, tout désir, toute revendication, du moment qu’il s’exprime en commençant par : “ Moi je... ”.

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