Accueil
Articles en ligne

Centre St Paul

MetaBlog

TradiNews

<<<(partie précédente)<<<

Rue Saint Joseph à Paris… (suite)
Le tout nouveau Centre Saint-Paul

Interview de l'abbé G. de Tanoüarn
Propos recueillis par Dominique Molitor

Pacte n°93 - mai 2005

Que proposez-vous encore ?

Pour l’instant, nous prévoyons deux conférences par semaine, l’une, le mardi soir, sur un grand sujet d’actualité, l’autre, le dimanche après-midi, dans le domaine immense de la spiritualité chrétienne. Mais nous avons des projets plus systématiques pour la prochaine année scolaire. Outre un catéchisme tous niveaux, une initiation au latin (langue et civilisation), à l’italien, à la patristique et à la scolastique dans ses constantes, outre des sessions d’apprentissage de la prise de parole, nous aimerions créer, à Paris, une véritable école de théologie. Plusieurs prêtres ont déjà été pressentis pour cela. Il s’agirait, partant des réalités d’aujourd’hui, de manifester la régence permanente de la théologie chrétienne authentique sur tous les savoirs. Urs von Balthasar parlait d’une possible intégration théologique universelle. Nous pensons, nous, que cet intégralisme a fait son temps. La théologie d’aujourd’hui, comme l’a bien indiqué le cardinal Ratzinger dans Dominus Jesus, ne peut plus se permettre de tout intégrer, sans distinguer le bon grain et l’ivraie. Ce que le monde attend, en réalité, ce que nous devons essayer d’élaborer, c’est une théologie de la différence chrétienne. Est-il trop tôt pour parler de cela ? S’il est vrai qu’en toutes choses il faut considérer le but ultime, eh bien ! Il n’est pas trop tôt pour envisager l’esprit dans lequel nous allons essayer de travailler et de transmettre, et l’œuvre que nous voulons réaliser.

Monsieur l’abbé, on a l’impression à vous entendre que vous mûrissez ce projet de longue date…

Je vous remercie d’exprimer cela si clairement. Il est vrai que les circonstances particulièrement pénibles que je viens de vivre dans la Fraternité Saint Pie X exigeaient de ma part un repositionnement rapide. Il a été d’autant plus facile qu’il ne relève en rien, au moins dans sa substance, de l’improvisation. J’ai toujours cru à l’apostolat par la culture et si vous me permettez une anecdote un peu personnelle, je m’entends encore répondre à la religieuse de ma paroisse à Rueil-Malmaison qui me questionnait sur les raisons de mon entrée à Ecône : « J’y vais pour des raisons intellectuelles, à cause des richesses splendides de la Tradition dont je veux jouir et que je désire transmettre librement. » J’ai connu la pauvreté volontaire du christianisme des années soixante-dix. C’est lui qui m’a formé ou plutôt qui a essayé de le faire ; je resterai longtemps encore scandalisé par son indigence intellectuelle, et cette indigence provoquait ce que Bernanos n’hésitait pas à appeler « un amour femelle de l’adversaire » que je n’ai jamais supporté.

>>>(suite du texte)>>>