Le
prurit du mariage n’aura donc pas atteint que les « gays ». Voici que
nos scouts et guides (de France) s’y mettent. Bien sûr, il ne s’agit
pas de mariages en blanc lors des « jamborees », mais d’une véritable
fusion entre les Scouts et les Guides de France, décidée à Lourdes à l’occasion
du week-end de Pentecôte.
Les
raisons de ce mariage sont moins affriolantes que dans l’autre cas. Il s’agit
de pallier la chute des effectifs du mouvement scout… et les problèmes
matériels et financiers qu’elle engendre, sans parler de la diminution
du nombre des adultes dans l’encadrement. Bien sûr, les choses ne sont
pas dites aussi crûment, chez les scouts au trèfle, le souci de vérité
a ses limites. On parle simplement de repenser les relations entre
garçons et filles, ainsi que le projet éducatif scout.
Pour
l’instant, la mise en place d’équipes mixtes n’est pas à l’ordre
du jour. On verra dans deux ou trois ans. Lucides, toutefois, les
responsables scouts admettent à ce sujet la possibilité de cafouillage.
Ben voyons ! A l’heure où l’on commence à mettre en question la
mixité scolaire, nos scouts et guides vont petit à petit l’imposer
chez eux.
Ce
mariage scout intervient tout de même à une curieuse période. Certes,
la mixité devenue la règle dans notre société, y compris chez les
enfants de chœur, ne pouvait rester à la porte des fils et des filles de
Baden-Powell. Après tout, il y a des saint-cyriennes, des « female
marines », pourquoi n’y aurait-il pas des « scoutesses » et des «
cheftains » ? Et puis on a tant de preuves que les filles peuvent être
aussi costaudes que les garçons ! Regardez tous ces films américains qui
nous montrent ces dames dans les situations les plus difficiles et
réussissant à s’imposer à leurs machos de congénères masculins.
Dans cette optique, le mariage des scouts et des guides ressemble
furieusement à une concession au politiquement correct d’outre-Atlantique.
Le
problème, c’est qu’une autre hypothèse bien moins plaisante vient à
l’esprit. Les anciens scouts connaissent tous cette sympathique coutume
appelée « totémisation ».
Il
s’agit d’une sorte de rituel permettant au nouveau scout d’accéder
à la dignité de « sachem », après avoir été un « coyote » honni
de tous. L’intronisation s’accompagne bien sûr d’épreuves plus ou
moins humiliantes qui manifestent l’ingéniosité et le sens de l’effort
chez les « sachems ». Chatouilles, humiliations variées, et autres
joyeusetés sont le lot du « coyote », invité, les yeux bandés ou
cagoulé, à apprécier le sens de l’humour de ses anciens, et leur
magnanimité.
Certains
prétendent que les totémisations sont aujourd’hui interdites et
sévèrement réprimées, mais il s’agit sans nul doute d’un bruit
infondé. Les bonnes choses ne disparaissent pas si vite.
Au
fait, ces hommes cagoulés et soumis à toutes les avanies, cela ne vous
rappelle rien ? Voyons, et ces photographies de prisonniers irakiens
soumis aux avanies concoctées par leurs gardiens américains, c’est-à-dire
leurs libérateurs ? Voilà, vous y êtes ! Vous y êtes d’autant plus
que plusieurs photographies montrent une jeune « marine » se livrant à
de tels exercices. Visiblement, l’exemple de la soldate Janis Kapinsky,
photographiée en pleine (ex)action a inspiré ces demoiselles des Guides
de France.
Voilà
donc sans doute la vraie raison de la fusion votée entre scouts et
guides. Il s’agit d’organiser des totémisations mixtes permettant à
nos amies de montrer qu’elles peuvent être aussi vilaines que nous.
La
fusion des Scouts et Guides de France ouvre d’étranges perspectives sur
la nature humaine. |