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[Humeur] Après le mariage gay, le mariage scout

Gwen Le Muezec

Pacte n°86 - mai 2004

Le prurit du mariage n’aura donc pas atteint que les « gays ». Voici que nos scouts et guides (de France) s’y mettent. Bien sûr, il ne s’agit pas de mariages en blanc lors des « jamborees », mais d’une véritable fusion entre les Scouts et les Guides de France, décidée à Lourdes à l’occasion du week-end de Pentecôte.

Les raisons de ce mariage sont moins affriolantes que dans l’autre cas. Il s’agit de pallier la chute des effectifs du mouvement scout… et les problèmes matériels et financiers qu’elle engendre, sans parler de la diminution du nombre des adultes dans l’encadrement. Bien sûr, les choses ne sont pas dites aussi crûment, chez les scouts au trèfle, le souci de vérité a ses limites. On parle simplement de repenser les relations entre garçons et filles, ainsi que le projet éducatif scout.

Pour l’instant, la mise en place d’équipes mixtes n’est pas à l’ordre du jour. On verra dans deux ou trois ans. Lucides, toutefois, les responsables scouts admettent à ce sujet la possibilité de cafouillage. Ben voyons ! A l’heure où l’on commence à mettre en question la mixité scolaire, nos scouts et guides vont petit à petit l’imposer chez eux.

Ce mariage scout intervient tout de même à une curieuse période. Certes, la mixité devenue la règle dans notre société, y compris chez les enfants de chœur, ne pouvait rester à la porte des fils et des filles de Baden-Powell. Après tout, il y a des saint-cyriennes, des « female marines », pourquoi n’y aurait-il pas des « scoutesses » et des « cheftains » ? Et puis on a tant de preuves que les filles peuvent être aussi costaudes que les garçons ! Regardez tous ces films américains qui nous montrent ces dames dans les situations les plus difficiles et réussissant à s’imposer à leurs machos de congénères masculins. Dans cette optique, le mariage des scouts et des guides ressemble furieusement à une concession au politiquement correct d’outre-Atlantique.

Le problème, c’est qu’une autre hypothèse bien moins plaisante vient à l’esprit. Les anciens scouts connaissent tous cette sympathique coutume appelée « totémisation ».

Il s’agit d’une sorte de rituel permettant au nouveau scout d’accéder à la dignité de « sachem », après avoir été un « coyote » honni de tous. L’intronisation s’accompagne bien sûr d’épreuves plus ou moins humiliantes qui manifestent l’ingéniosité et le sens de l’effort chez les « sachems ». Chatouilles, humiliations variées, et autres joyeusetés sont le lot du « coyote », invité, les yeux bandés ou cagoulé, à apprécier le sens de l’humour de ses anciens, et leur magnanimité.

Certains prétendent que les totémisations sont aujourd’hui interdites et sévèrement réprimées, mais il s’agit sans nul doute d’un bruit infondé. Les bonnes choses ne disparaissent pas si vite.

Au fait, ces hommes cagoulés et soumis à toutes les avanies, cela ne vous rappelle rien ? Voyons, et ces photographies de prisonniers irakiens soumis aux avanies concoctées par leurs gardiens américains, c’est-à-dire leurs libérateurs ? Voilà, vous y êtes ! Vous y êtes d’autant plus que plusieurs photographies montrent une jeune « marine » se livrant à de tels exercices. Visiblement, l’exemple de la soldate Janis Kapinsky, photographiée en pleine (ex)action a inspiré ces demoiselles des Guides de France.

Voilà donc sans doute la vraie raison de la fusion votée entre scouts et guides. Il s’agit d’organiser des totémisations mixtes permettant à nos amies de montrer qu’elles peuvent être aussi vilaines que nous.

La fusion des Scouts et Guides de France ouvre d’étranges perspectives sur la nature humaine.