Adressée
aux évêques, aux prêtres et aux fidèles, mais curieusement passée
inaperçue, la déclaration de Jean Paul II au cardinal Barbarin
donne leur véritable statut aux communautés « de sensibilité plus
traditionnelle ». L’objectif, dans le cadre d’une « Eglise-communion
» est la rencontre des sensibilités « pour faire route ensemble
». Le pape en espérant « une unité et une cohérence toujours plus
intense autour des évêques. »
Aux
évêques, le pape témoigne sa reconnaissance pour leur vigilance à
accueillir cette mouvance, tout au plus évoque-t-il la possibilité « d’aller
plus loin dans ce sens ». Côté fidèles, le pape leur demande « de s’ouvrir
aux autres réalités et sensibilités des Eglises locales ». En clair,
leur dit Jean Paul II, vous devez « prendre une part toujours plus
active à la vie diocésaine, selon l’enseignement du concile Vatican II
». Les prêtres « Ecclesia Dei » se voient reconnaître « un
rôle pastoral spécifique ». Mais on attend d’eux leur
« communion filiale avec l’évêque » et leur disponibilité «
aux appels pour la mission. »
Vu
de Rome, le bulletin de santé de la tradition fait état d’une maladie
en voie de guérison, le succès du traitement ne tardera pas à la faire
disparaître moyennant les efforts des médecins et des malades. Les
médecins sont les évêques, le médicament Vatican II, la commission «
Ecclesia Dei » l’hôpital.
La
volonté de Jean Paul II est bien de faire entrer dans la pastorale d’ensemble,
les nostalgiques du passé. Ses paroles confirment les craintes sévères
mais justifiées de la Fraternité Saint Pie X sur l’avenir des groupes
« Ecclesia Dei ». Le combat de la Tradition n’est pas celui d’une
sensiblité parmi d’autres : c’est le combat de la foi contre
« l’apostasie silencieuse ».
La
déclaration de Jean Paul II limite le crédit à accorder aux
propositions romaines, avec la « Charte du 7 février » nous
disposons maintenant d’un commentaire officiel des offres du Vatican. |